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Le Ministerium für Staatssicherheit ou MfS, c’est-à-dire la Stasi, comme d'ailleurs toutes les autres institutions et organisations de la RDA, n'était soumis à aucun contrôle. Les dossiers constitués par la Stasi, fichant plus de quatre millions d'Allemands de l'Est et deux millions d'Allemands de l'Ouest permettent, au moins après coup, de voir ce qu’il se passe dans les espaces appelés coulisses du système.
Depuis le printemps 1990, les médias rendent régulièrement compte des crimes de la Stasi. Il arrive constamment que d'anciens mouchards détenteurs de postes importants soient identifiés. Une commission ad hoc formée par le gouvernement de la RDA et un comité parlementaire spécial élabore une loi sur l’usage des dossiers de la Stasi. Il est décidé de conserver les dossiers et de les rendre accessibles aux victimes.
À la suite de débats houleux, la loi est promulguée en août, mais elle ne figurera pas dans le Traité d'Unification, le gouvernement de la RFA cherchant à garder le secret des archives. Les vives protestations des militants des droits civiques, largement soutenues par la population, aboutissent à une législation dans l'esprit de la loi proposée par la commission de la Chambre du Peuple : la loi de décembre 1991 sur les documents des services de sécurité d'État de l'ancienne RDA (Stasi-Unterlagen-Gesetz). C’est essentiellement sur ce fondement qu’il sera enquêté sur la dictature du SED.